Quandon a au moins 3 enfants Ă charge de 3 ans et plus (et de moins de 21 ans), la CAF propose une allocation spĂ©cifique, le « complĂ©ment familial ». Il nây a pas de dĂ©marche particuliĂšre Ă faire, Ă part dĂ©clarer ses revenus Ă la CAF (avec la feuille dâimposition). Soumis Ă conditions de ressources, cette prestation nâest qu
Vivreloin de la France : Ce qui me manque. Habiter Ă lâĂ©tranger, câest une aventure de tous les jours. Cela fait officiellement 3 mois que je vis Ă Chiang Mai, et je nâai jamais regrettĂ© ma dĂ©cision de partir. Chaque jour offre
Avecun enfant en situation de handicap : plus de 40 villages de vacances adaptĂ©s grĂące au RĂ©seau Passerelles. Mer, campagne, montage : de la CĂŽte dâOpale Ă la MĂ©diterranĂ©e, du Jura Ă la Dordogne, le RĂ©seau Passerelles propose chaque Ă©tĂ© une quarantaine de destinations de vacances pour les familles ayant un enfant en situation de
OnfĂȘte les anniversaires en retard, on trinque tous ensemble, on apprend des bonnes nouvelles Câest toujours lâoccasion de faire des bons
Vivreen appartement avec sa petite famille, ça a aussi des avantages! CrĂ©dit: Adrien Olichon/Unsplash. Par Alex Perron. janvier 29, 2020 âą 20:00. Ma famille et moi vivons dans un appartement 4œ. Nous sommes deux
Notreobjectif est de permettre à la personne ùgée de rester dans sa commune ou son quartier, vivre dans une maison, garder son animal de compagnie, qu'elle puisse voir les personnes de son choix quand elle le souhaite, conserver les petites habitudes auxquelles elle est attachée, rompre avec la solitude, faire ses choix Rejoindre l'aventure Ages & Vie, c'est adhérer à un dispositif
CtrG9. 1er mars 2015 L'homme est fait pour vivre en sociĂ©tĂ©. Il n'est pas fait pour vivre isolĂ© de ses semblables. L'homme a mĂȘme besoin d'une bonne communautĂ© autour de lui. Car la communautĂ© lui est utile et bĂ©nĂ©fique. La communautĂ© aide l'individu Ă se structurer. Elle lui apporte des repĂšres et une protection. Et elle l'amĂšne Ă assumer des responsabilitĂ©s et Ă dĂ©velopper des compĂ©tences. La communautĂ© demande aussi un engagement de l'individu envers elle. En retour des bĂ©nĂ©fices qu'il en retire, l'individu doit contribuer Ă sa prospĂ©ritĂ©, Ă sa dĂ©fense et Ă son Ă©volution. L'homme est fait pour vivre en sociĂ©tĂ©, et plus prĂ©cisĂ©ment en communautĂ©. Il n'est pas fait pour vivre seul, sans interaction avec ses semblables. La communautĂ© est utile Ă l'homme. L'individu en retire des bienfaits, et il doit aussi apporter sa contribution Ă la communautĂ© en retour. Chacun doit chercher une bonne communautĂ© Ă laquelle s'intĂ©grer. Une communautĂ© est un groupe de personnes ayant les mĂȘmes valeurs, allant dans la mĂȘme direction et qui partagent ensemble les joies et les malheurs. Cette communautĂ© peut ĂȘtre une famille, un groupe d'amis, un groupe de croyants, des personnes ayant des valeurs communes. Les membres de cette communautĂ© doivent chercher Ă bien comprendre ce en quoi consiste une bonne communautĂ©, en quoi elle est bĂ©nĂ©fique Ă chacun et ce que chacun peut lui apporter en retour. C'est ainsi que la communautĂ© remplira le mieux son rĂŽle. La communautĂ© apporte la protection Ă l'homme. En vivant parmi ses frĂšres et sĆurs, chacun sait qu'il pourra bĂ©nĂ©ficier du soutien et de l'aide des autres en cas de problĂšme. L'individu n'est pas seul face aux difficultĂ©s ou face aux attaques de personnes malveillantes. La communautĂ© aide l'homme Ă grandir et Ă Ă©voluer. Par ses rĂšgles de vie et par les rĂ©actions des autres Ă ses propres comportements, l'individu est amenĂ© Ă ajuster ses façons de faire et de penser. Pour ĂȘtre bien acceptĂ© par les autres, il doit les respecter, les considĂ©rer et appliquer les rĂšgles Ă©tablies pour la vie en commun. Cela amĂšne l'individu Ă mieux se contrĂŽler et Ă avoir de meilleurs comportements envers les autres. La communautĂ© donne le sens des responsabilitĂ©s Ă l'homme. En effet, chacun a un rĂŽle Ă jouer dans une communautĂ©. Jouer ce rĂŽle, c'est assumer une responsabilitĂ©. Cela fait grandir l'individu. C'est aussi l'occasion de dĂ©velopper des compĂ©tences pour pouvoir bien le faire. Une bonne communautĂ© amĂšne l'homme Ă dĂ©velopper sa rĂ©flexion et son autonomie. MĂȘme si elle a des principes de vie en commun, elle respecte la libertĂ© individuelle. Elle permet et elle encourage mĂȘme chacun Ă avoir sa propre rĂ©flexion et son propre libre arbitre. Car la communautĂ© est plus forte quand chacun de ses membres se sent responsable de son existence. Une bonne communautĂ© Ă©loigne le mal de l'homme. En effet, quand un groupe cultive des pensĂ©es honnĂȘtes et saines, des comportements droits et justes, un amour fraternel et sincĂšre, la tentation du mal s'Ă©loigne. L'individu subit de bonnes influences qui vont l'aider Ă rester sur le droit chemin. En retour, l'homme doit aider la communautĂ© Ă se maintenir et Ă s'Ă©panouir. Par son travail et son Ă©nergie, il doit contribuer aux besoins de la communautĂ©. Il peut par exemple aider au fonctionnement du groupe ou apporter son soutien Ă des membres qui en ont besoin. L'homme doit aussi contribuer Ă faire Ă©voluer la communautĂ© pour qu'elle s'adapte aux situations nouvelles. Il doit ainsi utiliser sa pensĂ©e, son imagination, son raisonnement pour trouver les bonnes idĂ©es qui vont aider sa communautĂ©. Enfin, l'homme pourra ĂȘtre amenĂ© Ă dĂ©fendre sa communautĂ© si celle-ci venait Ă ĂȘtre attaquĂ©e de l'extĂ©rieur. Chacun des membres de la communautĂ© en est aussi le dĂ©fenseur. Une bonne communautĂ© est donc essentielle Ă l'homme. Elle l'aide Ă se structurer, elle lui apporte des repĂšres et une protection, et elle l'amĂšne Ă assumer des responsabilitĂ©s et Ă dĂ©velopper des compĂ©tences. La communautĂ© demande aussi un engagement de l'individu envers elle. En retour des bĂ©nĂ©fices qu'il en retire, l'individu doit contribuer Ă sa prospĂ©ritĂ©, Ă sa dĂ©fense et Ă son Ă©volution. La communautĂ© de l'OPC offre ce cadre Ă ses membres. Elle leur propose en plus de les accompagner sur le chemin de DIEU et de leur Ă©volution spirituelle. Quels que soient vos choix ou vos aspirations, il est vous recommandĂ© de chercher Ă appartenir Ă une bonne communautĂ© ou mĂȘme Ă en former une.
Laurette Vous pouvez vous sentir seul et avoir besoin de parler Ă quelqu'un. Vous avez besoin de quelqu'un Ă qui parler de certaines choses que vous ne pouvez pas dire aux autres et votre famille vous manquera plus que tout au monde. Vous ne devriez donc pas vivre loin de votre famille. Vous pouvez avoir une crise cardiaque et personne n'est lĂ pour vous aider et vous ne pouvez pas accĂ©der au tĂ©lĂ©phone intime. Alors retournez avec votre famille. C'est la meilleure chose Ă faire pour le moment. Je suis heureux d'avoir pu aider. Kelley Dans les accidents et les moments inattendus, vous ressentez l'avantage ou l'inconvĂ©nient de leur prĂ©sence, on en a certainement besoin Ă ce moment-lĂ . LeĂŻla Famille disparue bien sĂ»r. Mais aussi, les culbutes qu'ils vous font quand vous ne rentrez pas chez vous aussi souvent qu'ils le voudraient. A dessinĂ© Vous serez triste. Chaque jour, lorsque vous ĂȘtes avec votre famille si animĂ©, vous le trouvez ennuyeux seul Ă la maison. Bien sĂ»r, vous pouvez avoir la tĂ©lĂ©vision pour vous-mĂȘme, mais parfois la personne qui regarde normalement la tĂ©lĂ©vision avec vous peut vous manquer. Orlando Vous obtenez moins de soutien de la part des gens et vous ne serez pas heureux comme vous l'Ă©tiez avec votre famille et cela peut mener Ă une mauvaise vie parce que vous n'avez personne Ă qui parler Sedrick J'habite Ă 1000 miles de toute ma famille. La seule famille prĂšs de moi sont mes 2 enfants. Toute ma famille me manque et je m'inquiĂšte pour eux tous les jours. Ma vie est parfois si chargĂ©e que je ne parle pas assez au tĂ©lĂ©phone avec ma famille. Lorsque ma sĆur Ă©tait Ă l'hĂŽpital il y a un an et souffrait d'un grave accident vasculaire cĂ©rĂ©bral, je ne pouvais pas ĂȘtre lĂ pour elle. Un de mes amis les plus proches est dĂ©cĂ©dĂ© il y a quelque temps et je n'ai pas pu assister aux funĂ©railles car je ne pouvais pas manquer les cours. Je n'ai pas pu rentrer chez moi cet Ă©tĂ© Ă cause du prix de l'essence, et l'Ă©tĂ© prochain je ne pourrai pas rentrer Ă la maison Ă cause de l'Ă©cole. Il faudra 2 ans avant que je puisse revoir un membre de ma famille. Si c'Ă©tait Ă refaire... je ne quitterais PAS ma famille. Si vous envisagez de vous Ă©loigner de votre famille... ne le faites pas . Hilton La pire chose que vous puissiez faire est de vous Ă©loigner de votre famille. Si vous le faites, alors vos amis deviendront votre famille. Vous vous inquiĂ©tez constamment tous les jours pour votre famille, de la mĂ©tĂ©o Ă une condition ou une situation. S'il vous arrivait d'abriter de bons amis, ils seront lĂ pour vous lorsque vous aurez un problĂšme et que vous n'aurez personne vers qui vous tourner, sinon vous vous retrouverez seul. Vous essayez de dĂ©crocher le tĂ©lĂ©phone pour appeler votre famille afin qu'ils ne remarquent pas dans le ton de votre voix que vous avez un problĂšme, puis ils commencent Ă s'inquiĂ©ter sans pouvoir rien faire pour vous parce que vous ĂȘtes si loin. Si vous avez besoin d'argent, cela va leur coĂ»ter assez cher pour vous envoyer cet argent. Si vous ĂȘtes malade, croyez-moi, vous vous retrouverez bien seul Ă traverser une rĂ©cupĂ©ration dĂ©licate sans que personne ne s'occupe de meilleure chose que vous puissiez faire est de rester prĂšs de chez vous et de votre famille. Tout le monde a ses propres bizarreries, y compris vous-mĂȘme. Si vous pensez que c'est difficile de gĂ©rer votre famille, c'est beaucoup plus difficile de gĂ©rer les attentes d'un Ă©tranger. Si vous n'avez pas vraiment de bons amis, si vous avez besoin de l'aide d'un soi-disant ami, croyez-moi, ils s'attendront Ă ce que toute faveur qu'ils fassent pour que vous leur rendiez la pareille, surtout s'ils devaient vous soigner, c'est si vous pouvez trouver quelqu'un qui le fera et vous aidera Ă sortir d'une situation difficile. Pour votre bien, restez proche de votre famille. Tu ne veux pas vivre tout ça comme je l'ai dĂ©jĂ fait. C'est pourquoi je peux vous en parler si beaucoup plus difficile de gĂ©rer les attentes d'un Ă©tranger. Si vous n'avez pas vraiment de bons amis, si vous avez besoin de l'aide d'un soi-disant ami, croyez-moi, ils s'attendront Ă ce que toute faveur qu'ils fassent pour que vous leur rendiez la pareille, surtout s'ils devaient vous soigner, c'est si vous pouvez trouver quelqu'un qui le fera et vous aidera Ă sortir d'une situation difficile. Pour votre bien, restez proche de votre famille. Tu ne veux pas vivre tout ça comme je l'ai dĂ©jĂ fait. 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Tu ne veux pas vivre tout ça comme je l'ai dĂ©jĂ fait. C'est pourquoi je peux vous en parler si vivement.
Comme tu le sais, on vit loin de notre famille⊠loin ça veut dire quâon est minimum Ă 6h de route, 500 km. Ăa fait pas mal, on y va pas pour le week-end donc. Cette vie, on lâa choisie, câest nous qui avons voulu nous Ă©loigner, pas dâeux Ă©videmment, mais de la rĂ©gion parisienne qui ne nous convenait pas. Mais ce nâest pas pour autant tous les jours facile. On rate des choses, on ne peut pas tout faire avec eux. On ne peux pas les voir quand on en a envie. Et des fois, ils nous manquent. Le manque sâest dâailleurs encore plus fait sentir avec lâarrivĂ©e des bĂ©bĂ©s des uns et des autres. Ces neveux et niĂšces quâon ne peut pas voir grandir⊠yâa des jours oĂč ça mâembĂȘte vraiment. Et jâimagine que câest pareil de leur cĂŽtĂ© puisquâils ne voient pas mes enfants grandir non plus. Alors quand mĂȘme, rĂ©guliĂšrement, on rempli la voiture de tous nos bagages, et on part les rejoindre dâun cĂŽtĂ© ou de lâautre de la France. La route est longue et fatigante mais au bout, on retrouve tout le monde ! Les grands-parents, les oncles et tantes, les neveux et niĂšces, les copains, les enfants des copains quâon voit Ă tour de rĂŽle. Et finalement, câest un peu la fĂȘte tous les jours ! On est heureux de se revoir, on rattrape le temps perdu. On fĂȘte les anniversaires en retard, on trinque tous ensemble, on apprend des bonnes nouvelles⊠Câest toujours lâoccasion de faire des bons repas et de rire. On rapproche les tables, on mange tous ensemble ou alors on fait manger les enfants avant pour quâils puissent aller jouer aprĂšs. On est un peu plus cool, les enfants se couchent plus tard et mangent tout ce quâils aiment ! Nous aussi dâailleurs, ce qui fait quâen gĂ©nĂ©ral, je prends 3 kg Ă chaque voyage, mais câest bien les seules fois oĂč ça ne me dĂ©range pas⊠On en profite parfois pour se faire une soirĂ©e en amoureux pendant que les enfants se font dorloter par les grands-parents⊠Et puis on re-charge la voiture, un peu tristes mais le cĆur plein de souvenirs et dâamour⊠on a pris une dose de bonne humeur pour tenir jusquâĂ la prochaine fois⊠Entre temps ils seront peut-ĂȘtre venus eux aussi nous rendre visite. Câest bientĂŽt les vacances, dans quelques semaines nous prendrons la route pour tous aller les voir et se rendre-compte que les enfants des autres poussent aussi comme des champignons ! Il me tarde⊠PS Comme je te lâai dĂ©jĂ dit je suis Ambassadrice Sylvanian cette annĂ©e ! Donc de temps en temps, tu les verras passer sur le blog. Lâavantage de ces personnages câest quâils peuvent tout Ă fait illustrer notre vie de famille dans plein de situation. Craquotte les adore et elle commence Ă se raconter des histoires avec⊠câest trop mignon !
1La montĂ©e de lâindividualisme et lâaccroissement de la mobilitĂ© rĂ©sidentielle des individus nâont pas conduit Ă lâaffaiblissement gĂ©nĂ©ralisĂ© du lien entre les enfants adultes et leurs parents. La recherche sociologique a mis en Ă©vidence deux autres phĂ©nomĂšnes. Tout dâabord, lâentraide et le soutien familial entre enfants adultes et leurs parents sâexercent de maniĂšre trĂšs diverse et lâĂ©loignement spatial participe Ă la pluralisation de modĂšles familiaux Bonvalet et Maison, 1999; Willmott, 1991; Kaufmann et Widmer, 2005. Alors que certains jeunes sâĂ©loignant du domicile parental peuvent prendre leurs distances par rapport Ă leur parentĂ©, dâautres au contraire maintiennent des liens Ă distance trĂšs Ă©troits. Un deuxiĂšme constat issu de la recherche est que les liens sociaux reposent toujours davantage sur la nĂ©cessitĂ© de devoir utiliser les infrastructures de transport et de tĂ©lĂ©communications Larsen et al., 2006; Urry, 2012. Si la vie familiale se caractĂ©rise pour encore beaucoup de familles par des rencontres rĂ©guliĂšres dans le voisinage direct, il nâest aujourdâhui plus rare de devoir se dĂ©placer en voiture ou en transports publics â parfois sur de grandes distances â pour rendre visite et partager des moments de qualitĂ© et dâintimitĂ© avec sa parentĂ©. Au sein de ces familles spatialement dispersĂ©es, maintenir un lien fort entre parents et enfants adultes nĂ©cessite, dĂšs lors, une combinaison subtile entre tĂ©lĂ©communications rĂ©guliĂšres et visites occasionnelles Urry, 2002; Wellman, 2001. 2Le fait de vivre dans une autre ville ou une autre rĂ©gion que ses parents peut ĂȘtre le rĂ©sultat de projets professionnels ou de formation des jeunes, mais Ă©galement de projets familiaux, par exemple la mise en mĂ©nage ou lâacquisition dâune maison Goldscheider et Goldscheider, 1999. Dans certaines situations, lâĂ©loignement spatial peut comporter avant tout un caractĂšre contraint absence de travail ou de logement bon marchĂ© dans le lieu dâorigine, alors que dans dâautres cas, il peut ĂȘtre davantage dĂ©sirĂ© volontĂ© dâindĂ©pendance Ă lâĂ©gard de son contexte dâorigine. Dans le second cas de figure, les travaux de Singly 2010, Mason 1999 et Maunaye 2001 mettent en lumiĂšre le fait que lâĂ©loignement spatial ne vise pas Ă rompre avec le lien parental, mais Ă trouver la bonne distance » entre un vivre ensemble et une autonomie qui caractĂ©rise le lien familial dans nos sociĂ©tĂ©s de lâindividu. Si le dĂ©sir dâautonomie et lâĂ©loignement spatial entre les enfants et leurs parents constituent un risque dâaffaiblissement du lien parent-enfant, ils ne doivent pas pour autant ĂȘtre pensĂ©s en opposition Ă un lien fort et actif, mais parfois en conjonction. 3Les travaux sur la jeunesse ne constatent pas nĂ©cessairement un affaiblissement du lien parent-enfant du fait mĂȘme de quitter le domicile familial Blöss et al., 1990; Bozon et al., 1995; Galland, 2009; Maunaye, 2001; Van de Velde, 2007. La qualitĂ© et la nature du lien entre le jeune et ses parents dĂ©pendent largement des conditions dans lesquelles sâeffectue cette dĂ©cohabitation Galland, 2009; Van de Velde, 2007. La structure familiale, le milieu social, la position du jeune dans le cycle de vie et les rapports au milieu dâorigine vont fortement influencer les modes de cohabitation et de dĂ©cohabitation ainsi que la reconfiguration des liens entre parents et enfants Blöss et al., 1990; Bozon et al., 1995; Maunaye, 2001; Van de Velde, 2007. Souvent caractĂ©risĂ©s de gĂ©nĂ©ration Tanguy », les jeunes resteraient aujourdâhui plus longtemps chez leurs parents pour le confort matĂ©riel et affectif que ceux-ci leur fournissent. Cette idĂ©e, largement rĂ©pandue dans les mĂ©dias et la culture populaire, a Ă©tĂ© remise en question par les travaux sur la jeunesse. La cohabitation tardive avec les parents est souvent moins un choix quâune nĂ©cessitĂ©, dans un contexte dâallongement de la scolarisation et de difficultĂ©s dâinsertion professionnelle Blöss et al., 1990; Galland, 2009; Van de Velde, 2008a. Cohabiter plus tardivement avec ses parents peut ĂȘtre vĂ©cu Ă la fois comme une contrainte Jones, 2009; Van de Velde, 2007 et comme une certaine sĂ©curitĂ© face Ă un avenir profondĂ©ment incertain Cartier et al., 2009. Dans ce contexte de cohabitation tardive, les liens entre les jeunes et leurs parents font lâobjet de nĂ©gociation entre une autonomie revendiquĂ©e et une indĂ©pendance retardĂ©e Singly, 2010. De cette ambivalence rĂ©sultent des formes de solidaritĂ©s complexes entre les parents et leurs enfants Van de Velde, 2007, 2008a. 4Les circonstances familiales et professionnelles ayant conduit Ă lâĂ©loignement spatial des jeunes sont plurielles, tout comme le sont les maniĂšres de pratiquer le lien parent-enfant Ă distance Goldscheider et Goldscheider, 1999. Toutefois, aussi complexes que soient ces situations, celles-ci sont susceptibles dâinteragir avec les caractĂ©ristiques socio-Ă©conomiques et les Ă©vĂšnements familiaux des acteurs, de telle sorte que des tendances globales peuvent ĂȘtre observĂ©es et analysĂ©es. Cette contribution vise Ă explorer la relation entre lâĂ©loignement spatial des jeunes adultes et lâimportance du lien avec leurs parents. Ă partir dâun Ă©chantillon reprĂ©sentatif de jeunes de 18 Ă 34 ans vivant en Suisse, nous montrons que la distance gĂ©ographique nâest pas, Ă elle seule, une condition suffisante pour moins citer sa mĂšre ou son pĂšre comme une personne importante de discussion. En revanche, les jeunes femmes vivant proches de leurs parents mentionnent davantage leur mĂšre ou leur pĂšre comme confidents quand elles ont un enfant, alors que celles vivant Ă©loignĂ©es dâeux les mentionnent moins dans la mĂȘme situation. Ce mĂȘme effet est observĂ© pour le lien mĂšre-fils, bien que moins net. De plus, les jeunes mĂšres Ă©loignĂ©es de leur milieu dâorigine ne compensent pas lâabsence de leurs parents par dâautres partenaires de discussion. La distance gĂ©ographique entre les jeunes femmes et leurs parents apparaĂźt alors comme un facteur crucial influençant les dynamiques intergĂ©nĂ©rationnelles en prĂ©sence dâun jeune enfant. Le jeune adulte et lâimportance du lien avec ses parents 1 Mesures et observation sociologique des attitudes en Suisse. Cette enquĂȘte a Ă©tĂ© financĂ©e par le Fo ... 5LâenquĂȘte MOSAiCH1 2005 comprend un Ă©chantillon de 1 078 personnes rĂ©sidant en Suisse et ĂągĂ©es de 18 ans et plus. Les rĂ©pondants ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s alĂ©atoirement Ă partir de lâannuaire tĂ©lĂ©phonique suisse taux de rĂ©ponse de 50,1 %. Ils ont Ă©tĂ© interrogĂ©s en face-Ă -face sur la base d'un questionnaire standardisĂ©. La mĂ©thode de Kish Kish, 1965 a Ă©tĂ© utilisĂ©e pour sĂ©lectionner les rĂ©pondants parmi les personnes admissibles du mĂ©nage. Pour la prĂ©sente Ă©tude, seuls les jeunes adultes ĂągĂ©s de 18 Ă 34 ans ont Ă©tĂ© retenus, soit un Ă©chantillon final de 230 personnes 6 jeunes ont Ă©tĂ© exclus, car ils ont refusĂ© de rĂ©pondre Ă la question portant sur les liens de discussion. Ă partir du plan dâenquĂȘte de la General Social Survey GSS 1995/2004 Bailey et Marsden, 1999, les participants Ă lâenquĂȘte devaient rĂ©pondre Ă la question suivante La plupart des gens discutent de temps en temps de choses importantes avec d'autres personnes. En pensant aux six derniers mois, quelles sont les personnes avec lesquelles vous avez discutĂ© de choses qui vous paraissent importantes travail, famille, politique, etc.? SI MOINS DE QUATRE NOMS, REDEMANDER Encore quelquâun? 6Les rĂ©pondants pouvaient citer au maximum quatre personnes. Environ 6 % des jeunes nâont mentionnĂ© aucun partenaire de discussion et environ 21 %, un seul voir tableau en annexe, colonne Ă©chantillon total ». Ce niveau dâisolement social est similaire Ă celui observĂ© dans lâĂ©tude amĂ©ricaine de McPherson et al. 2006 utilisant le mĂȘme gĂ©nĂ©rateur de nom. Bien que la plupart des individus appartiennent Ă un rĂ©seau social de taille relativement importante, le rĂ©seau de discussion mesurĂ© ici se centre sur le petit nombre de personnes de confiance et Ă©motionnellement proches. 7Le fait de citer sa mĂšre et son pĂšre comme des personnes importantes de discussion constitue nos indicateurs de lâimportance du lien entre le jeune adulte et ses parents. Seuls 10 % des jeunes ont mentionnĂ© leurs deux parents parmi leurs partenaires importants de discussion, 18 %, uniquement la mĂšre et 12 %, uniquement le pĂšre. Il est ainsi frappant de constater que 60 % des jeunes nâont mentionnĂ© aucun de leurs deux parents parmi leurs partenaires importants de discussion. Au sein de cette sous-population, les rĂ©pondants ont citĂ© majoritairement, et en ordre dĂ©croissant, des amis, le partenaire, des frĂšres et sĆurs, des collĂšgues et enfin, dâautres membres familiaux cousin, ex-partenaire, beau-frĂšre, etc.. Une importante proximitĂ© gĂ©ographique entre le jeune et ses parents 2 Y compris aprĂšs divorce oĂč la plupart des ex-partenaires restent dans la mĂȘme ville cf. par ex. Fe ... 8Les participants Ă lâenquĂȘte MOSAiCH devaient mentionner leur commune de domicile actuelle ainsi que celle de chaque partenaire de discussion citĂ©. Ă l'aide d'un logiciel de routing modĂ©lisant l'ensemble du rĂ©seau routier suisse, les distances par la route rĂ©pondant-mĂšre et rĂ©pondant-pĂšre ont Ă©tĂ© calculĂ©es en prenant pour coordonnĂ©es les centres gĂ©ographiques des communes. Lorsque seul lâun des deux parents Ă©tait mentionnĂ© comme partenaire de discussion, la distance du rĂ©pondant au parent non citĂ© Ă©tait fixĂ©e Ă©gale Ă celle au parent citĂ©, en estimant quâun nombre important de parents vivaient dans la mĂȘme commune au moment de lâentretien les donnĂ©es ne permettent pas de distinguer les parents sĂ©parĂ©s/divorcĂ©s de ceux toujours en couple. Lorsquâaucun des deux parents nâĂ©tait citĂ© comme partenaire de discussion, la commune de rĂ©sidence du rĂ©pondant Ă 14 ans Ă©tait utilisĂ©e comme proxy de la commune de rĂ©sidence des parents au moment de lâentretien. Cette extrapolation a tendance Ă surestimer la distance rĂ©pondant-parent dans le cas oĂč les parents auraient ultĂ©rieurement dĂ©mĂ©nagĂ© avec leur enfant. Elle sous-estime au contraire la distance rĂ©elle dans la situation oĂč les parents ou lâun dâeux auraient quittĂ© la rĂ©gion dâorigine du rĂ©pondant sans ce dernier. On peut nĂ©anmoins raisonnablement penser quâil sâagit dâune bonne estimation Ă©tant donnĂ© la faible mobilitĂ© rĂ©sidentielle des parents en Suisse2 et le nombre limitĂ© dâannĂ©es Ă©coulĂ©es depuis que le rĂ©pondant avait 14 ans les parents nâont pour la plupart pas encore atteint lâĂąge de la retraite, par exemple. Dans neuf cas sur dix oĂč lâun des parents est citĂ© comme partenaire de discussion, la commune de rĂ©sidence du parent correspond Ă la commune Ă 14 ans du rĂ©pondant. Parmi les rĂ©pondants dont les parents rĂ©sidaient en Suisse au moment de lâentretien, les distances moyennes rĂ©pondant-mĂšre et rĂ©pondant-pĂšre Ă©taient respectivement de 24,8 km et 25,1 km. Les distances mĂ©dianes Ă©taient de 3,8 km pour la mĂšre et 3,6 km pour le pĂšre 6,1 km et 5,6 km en incluant les parents vivant Ă lâĂ©tranger. 9Ces distances, relativement petites au regard dâun discours aujourdâhui dominant du tout-mobile », sont conformes aux rĂ©sultats dâautres Ă©tudes en Europe, mettant en exergue quâune large majoritĂ© des jeunes adultes vivent dans la mĂȘme rĂ©gion que leurs parents Bonvalet et Maison, 1999; Crenner, 1998; Hank, 2007. Des travaux sur la mobilitĂ© rĂ©sidentielle des jeunes ont montrĂ© que la prĂ©sence locale de parents et germains est un frein important Ă quitter son lieu dâhabitation, en particulier pour les jeunes de milieux modestes et les enfants dâimmigrĂ©s de pays extraeuropĂ©ens Dawkins 2006; Zorlu, 2009. Seule une petite minoritĂ©, souvent des jeunes hautement qualifiĂ©s et sans enfants, dĂ©mĂ©nage dans une autre rĂ©gion ou pays Schneider et Meil, 2008. Des diffĂ©rences existent nĂ©anmoins entre contextes nationaux par leurs spĂ©cificitĂ©s culturelles et structurelles Van de Velde, 2008b. Dans son Ă©tude menĂ©e au sein de dix pays europĂ©ens, Hank 2007 a montrĂ© que la probabilitĂ© de vivre Ă plus de 25 km de ses parents Ă©tait la plus Ă©levĂ©e en SuĂšde, au Danemark et en France. Cette probabilitĂ© Ă©tait plus basse en Allemagne, Suisse, Autriche et Pays-Bas et encore plus faible dans les pays du sud de lâEurope Espagne, Italie et GrĂšce, oĂč la corĂ©sidence tardive Ă©tait la plus frĂ©quente. La densitĂ© de peuplement de la Suisse, mais Ă©galement un fort localisme rĂ©gional auteur » et une politique familiale caractĂ©risĂ©e de familialiste libĂ©rale Fux, 2002 peuvent en partie expliquer cette relative proximitĂ© gĂ©ographique. 10Les distances rĂ©pondant-mĂšre et rĂ©pondant-pĂšre ont Ă©tĂ© dichotomisĂ©es au seuil de 20 km, afin de distinguer les rĂ©pondants vivant Ă proximitĂ© de leurs parents dans un rayon dâenviron une demi-heure en voiture ou en transport public de ceux vivant plus loin. Le premier groupe est composĂ© pour moitiĂ© environ de rĂ©pondants vivant dans la mĂȘme commune que leur parent. Les valeurs de distance dans le second groupe sont distribuĂ©es en quatre quartiles 20-50 km, 50-150 km 160 km pour les pĂšres, 150-Ă©tranger, Ă©tranger. DiffĂ©rents seuils de distance, le logarithme naturel de la distance ainsi que la variable non transformĂ©e ont Ă©tĂ© testĂ©s. La variable au seuil de 20 km a Ă©tĂ© retenue, car elle prĂ©sentait les effets les plus nets sur la citation des parents comme partenaire de discussion et est une mesure communĂ©ment utilisĂ©e par ex. Blaauboer et al., 2011; Grundy et Shelton, 2001. La dichotomisation prĂ©sente de plus lâavantage dâĂ©liminer le problĂšme dâanormalitĂ© des distributions dans les modĂšles de rĂ©gressions et permet dâinclure les rĂ©pondants dont les parents vivent Ă lâĂ©tranger n=32. Environ 35 % des rĂ©pondants vivent Ă plus de 20 km de leurs parents. 11Afin de dĂ©terminer quels facteurs influencent le fait de vivre Ă plus de 20 km de ses parents, trois types de variables ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s les caractĂ©ristiques socio-Ă©conomiques du jeune, la prĂ©sence et la cohabitation avec un parent, un partenaire ou des enfants et enfin, le contexte rĂ©sidentiel. Les distributions des variables dans lâĂ©chantillon total ainsi que les pourcentages des rĂ©pondants de citer leur mĂšre et leur pĂšre comme confident par catĂ©gories sont indiquĂ©es dans le tableau en annexe. Le niveau de formation a Ă©tĂ© divisĂ© en trois catĂ©gories selon lâĂ©chelle de classification internationale ISCED 0-2 bas; 3-4 moyen; 5-6 haut. Un nombre important de rĂ©pondants n=30 a refusĂ© de rĂ©pondre Ă toute question se rapportant au revenu personnel. Un modĂšle de rĂ©gression linĂ©aire multiple a Ă©tĂ© utilisĂ© afin dâimputer les donnĂ©es manquantes sur la base des rĂ©ponses du rĂ©pondant concernant le taux dâemploi, le secteur dâactivitĂ©, la position hiĂ©rarchique, le sens donnĂ© au travail, lâĂąge, le sexe et le niveau de formation du rĂ©pondant. Le niveau de salaire aprĂšs dĂ©ductions sociales, mais avant dĂ©duction des impĂŽts a Ă©tĂ© divisĂ© en trois catĂ©gories 0-2500 CHF bas; 2501-5000 CHF moyen; 5000 CHF et plus haut. 12Les donnĂ©es ne permettaient pas de distinguer stricto sensu les jeunes vivant chez leurs parents de ceux ayant leur propre logement parmi ceux vivant dans la mĂȘme commune que leurs parents. Une variable dichotomique a toutefois Ă©tĂ© construite pour indiquer si le rĂ©pondant vit avec une personne adulte autre que son conjoint. Bien que cette variable ne diffĂ©rencie pas les mĂ©nages avec deux parents de ceux avec un seul parent et des germains ou encore les mĂ©nages avec colocataires adultes, on peut raisonnablement penser quâelle fournit une bonne estimation de la colocation parentale. En ce qui concerne le contexte rĂ©sidentiel, la commune de rĂ©sidence du rĂ©pondant a Ă©tĂ© classĂ©e en six catĂ©gories selon une typologie de centralitĂ© allant des communes centrales urbaines vers les communes suburbaines, pĂ©riurbaines et enfin pĂ©riphĂ©riques hors agglomĂ©ration. Les communes urbaines centrales Ă©taient elles-mĂȘmes divisĂ©es en trois catĂ©gories selon la taille de leur population les grands centres 5 grandes villes de Suisse Zurich, GenĂšve, BĂąle, Berne et Lausanne, les centres moyens par ex. NeuchĂątel, Lucerne, Fribourg et les petits centres par ex. Martigny, Aigle, Locarno. 13Nos donnĂ©es comprenaient en revanche trĂšs peu dâinformation sur la famille du rĂ©pondant et en particulier ses parents lorsque ceux-ci nâĂ©taient pas citĂ©s comme partenaires de discussion. Des parents Ă hauts revenus ou Ă la retraite sont en effet plus Ă mĂȘme de rester Ă proximitĂ© de leurs enfants ou de se dĂ©placer rĂ©guliĂšrement pour leur rendre visite et garder un lien actif avec leurs enfants. Nous nâĂ©tions pas non plus en mesure de savoir si les parents Ă©taient toujours en vie et en couple au moment de lâentretien, alors mĂȘme que la sĂ©paration parentale favorise un Ă©loignement spatial et un affaiblissement du lien avec les parents, notamment le pĂšre Bonvalet et Maison, 1999; Lawton et al., 1994; Mulder et Van der Meer, 2009; RĂ©gnier-Loilier et al., 2009. Lâinfluence de la taille de la fratrie nâa pas non plus pu ĂȘtre analysĂ©e, sachant quâun enfant unique est souvent plus proche gĂ©ographiquement et Ă©motionnellement de ses parents quâun enfant ayant des frĂšres et sĆurs Bonvalet et Maison, 1999; Greenwell et Bengtson, 1997; Grundy et Shelton, 2001. Enfin, nous nâavons pas non plus pu inclure la distance gĂ©ographique et lâimportance du lien affectif entre le rĂ©pondant et dâautres membres de la famille. La prĂ©sence de germains Ă proximitĂ© des parents, mais Ă©galement la prĂ©sence de beaux-parents Ă proximitĂ© du jeune couple peuvent sensiblement influencer la proximitĂ© gĂ©ographique et affective avec ses propres parents Mulder et Van der Meer, 2009. 14Nous avons procĂ©dĂ© Ă une sĂ©rie de rĂ©gressions logistiques avec la distance Ă la mĂšre et au pĂšre comme variables dĂ©pendantes Tableau 1. Avoir un partenaire et cohabiter avec lui nâont pas Ă©tĂ© retenus dans les modĂšles de rĂ©gression finaux, car ils prĂ©sentaient des coefficients insignifiants. LâĂąge du rĂ©pondant et le nombre de partenaires de discussion citĂ©s ont Ă©tĂ© inclus comme variables continues. Trois modĂšles de rĂ©gression ont Ă©tĂ© testĂ©s un modĂšle A incluant les effets principaux, un modĂšle B ajoutant le fait dâavoir grandi Ă lâĂ©tranger et un modĂšle C ajoutant la variable proxy de cohabitation parentale. Tableau 1 RĂ©gressions logistiques de la distance gĂ©ographique rĂ©pondant-mĂšre/pĂšre Odd ratio MĂšre Ă plus de 20 km PĂšre Ă plus de 20 km A B C A B C Nombre de partenaires de discussion 1,16 1,21 1,15 1,15 1,20 1,14 Femmes 1,96* 1,94* 1,32 2,07* 2,08* 1,42 Ăge 1,04 1,02 ,94 1,04 1,01 ,93 Niveau de formation moyen rĂ©f. bas 3,12* 2,27 2,04 3,07* 2,22 2,01 haut 2,06 2,51* 2,44* 2,39* 3,01* 2,99* Mariage 2,74* 2,77* 2,04 2,93* 2,95* 2,16 Enfant ,51 ,34 ,30* ,53 ,36 ,32* Revenu personnel moyen rĂ©fĂ©rence bas 1,21 1,71 2,86* 1,19 1,69 2,80* haut 1,27 1,57 1,28 1,09 1,31 1,04 Contexte rĂ©sidentiel commune suburbaine rĂ©f. commune pĂ©riphĂ©rique 1,45 1,77 2,00 1,31 1,58 1,77 commune pĂ©riurbaine 1,64 1,31 1,86 1,64 1,31 1,89 petit centre 1,77 1,70 1,72 1,75 1,66 1,68 centre moyen 2,86* 2,61 2,42 2,82* 2,59 2,40 grand centre 3,34* 1,89 1,94 3,32* 1,88 1,97 Vivait Ă lâĂ©tranger Ă 14 ans oui 25,80** 25,83** 26,24** 26,23** Vit avec adulte autre que le partenaire oui ,08** ,08** Constante ,03** ,03** ,70 ,04** ,04* ,85 ModĂšle -2 log-likelihood 268,02 226,46 205,77 265,42 223,41 203,08 Ï2 30,42 71,98 92,68 31,79 73,79 94,12 DegrĂ© de libertĂ© 14 15 16 14 15 16 SignificativitĂ© du modĂšle ,007 ,000 ,000 ,004 ,000 ,000 Pseudo R2 Nagelkerke ,17 ,37 ,46 ,18 ,38 ,46 n 300 300 300 300 300 300 * p 20 km MĂšre/PĂšre > 20 km MĂšre/PĂšre > 20 km MĂšre/PĂšre > 20 km non oui non oui non oui non oui Citation mĂšre oui 39,5 38,7 52,9 6,7 20,3 17,9 33,3 14,3 Total n 100 43 100 31 100 17 100 15 100 74 100 28 100 15 100 7 V de Cramer ,01 ,50** ,03 ,20 Citation pĂšre oui 9,3 22,6 41,2 6,7 25,3 22,2 33,3 28,6 Total n 100 43 100 31 100 17 100 15 100 75 100 27 100 15 100 7 V de Cramer ,18 ,40* ,03 ,05 * p < ,05; ** p < ,01 3 En Suisse, la majoritĂ© des couples se marie avant dâavoir un enfant et les naissances hors mariage, ... 25Afin de tester si ces effets dâinteraction demeurent sous contrĂŽle des caractĂ©ristiques socio-Ă©conomiques et du contexte rĂ©sidentiel des rĂ©pondants, des modĂšles de rĂ©gressions logistiques ont Ă©tĂ© estimĂ©s pour la citation de la mĂšre Tableau 3 et du pĂšre Tableau 4. Avoir un partenaire, cohabiter avec lui, cohabiter avec un parent ainsi quâavoir grandi Ă lâĂ©tranger nâont pas Ă©tĂ© inclus dans les modĂšles de rĂ©gression finaux, car ils montraient des coefficients insignifiants. Le statut matrimonial, initialement inclus, a Ă©galement Ă©tĂ© abandonnĂ©, car il prĂ©sentait une colinĂ©aritĂ© Ă©levĂ©e avec la parentalitĂ© du rĂ©pondant3. Deux modĂšles de rĂ©gression ont Ă©tĂ© testĂ©s un modĂšle A avec les effets principaux et un modĂšle B ajoutant lâinteraction entre la distance gĂ©ographique et la parentalitĂ© du rĂ©pondant. Les analyses ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es sur lâensemble de lâĂ©chantillon, puis sur les femmes et hommes sĂ©parĂ©ment. 26Du fait que certains jeunes ou certains parents peuvent rester ou dĂ©mĂ©nager Ă proximitĂ© de lâautre gĂ©nĂ©ration par les liens dâaffinitĂ© et dâentraide quâils entretiennent, nos modĂšles de rĂ©gression ne peuvent pas ĂȘtre vus comme strictement causaux. Nous pensons nĂ©anmoins que le lien de causalitĂ© va davantage de la distance vers lâaffinitĂ© que lâinverse voir sur ce point Greenwell et Bengtson, 1997. Tableau 3 RĂ©gressions logistiques de la citation de la mĂšre Odd ratio Tous Femmes Hommes A B A B A B MĂšre Ă plus de 20 km ,59 1,14 ,56 1,41 ,55 2,69 MĂšre Ă plus de 20 km Ă enfant ,04** ,03* ,06 Nombre de partenaires de discussion 2,24** 2,24** 2,06** 1,86** 2,03** 2,25** Femmes 2,08* 1,94 Ăge ,95 ,93 ,91 ,88 ,99 ,98 Niveau de formation moyen rĂ©f. bas ,33 ,29 ,34 ,27 ,16 ,10 haut ,74 ,71 ,54 ,35 ,58 ,60 Enfant 1,27 3,31* 1,60 6,01* 1,59 3,95 Revenu personnel moyen rĂ©f. bas 1,23 1,24 1,14 ,94 1,92 2,39 haut ,51 ,51 1,18 1,19 ,34 ,36 Contexte rĂ©sid. com. suburbaine rĂ©f. commune pĂ©riphĂ©rique ,79 ,73 ,50 ,40 1,37 1,34 commune pĂ©riurbaine ,40 ,32 ,23 ,13 1,01 1,17 petit centre ,70 ,63 ,91 ,70 ,42 ,58 centre moyen 1,08 1,14 1,55 1,46 ,58 ,57 grand centre ,19* ,20* ,52 ,94 ,24 ,18 Constante ,22 ,31 ,59 4,68 ,08 ,06 ModĂšle -2 log-likelihood 215,76 205,98 114,59 107,57 104,44 100,96 Ï2 56,24 66,02 24,88 31,89 25,52 29,00 DegrĂ© de libertĂ© 14 15 13 14 13 14 SignificativitĂ© du modĂšle ,000 ,000 ,024 ,004 ,020 ,010 Pseudo R2 Nagelkerke ,31 ,36 ,29 ,36 ,29 ,32 n 230 230 106 106 124 124 * p < ,05; ** p < ,01 Tableau 4 RĂ©gressions logistiques de la citation du pĂšre Odd ratio Tous Femmes Hommes A B A B A B PĂšre Ă plus de 20 km ,96 1,58 1,32 4,25 ,73 1,08 PĂšre Ă plus de 20 km Ă enfant ,14* ,03* ,17 Nombre de partenaires de discussion 2,03** 2,08** 2,25** 2,03* 2,05** 2,20** Femmes ,39* ,34** Ăge ,94 ,92 ,88 ,83 ,95 ,94 Niveau de formation moyen rĂ©f. bas ,31 ,26 ,24 ,17 ,30 ,23 haut ,55 ,54 ,23 ,22 ,70 ,71 Enfant 2,12 4,22** 6,04* 34,14** 1,42 2,67 Revenu personnel moyen rĂ©f. bas 1,33 1,36 ,74 ,52 1,82 2,04 haut 2,45 2,53 2,59 2,37 2,62 2,75 Contexte rĂ©sid. com. suburbaine rĂ©f. commune pĂ©riphĂ©rique 2,71* 2,76* 3,89 4,10 2,23 2,22 commune pĂ©riurbaine 1,81 1,70 1,56 ,92 1,95 2,16 petit centre 4,30* 4,56* 5,04 4,91 5,36* 6,49* grand centre et centre moyen ,71 ,72 ,72 1,13 ,73 ,68 Constante ,18 ,22 ,18 ,67 ,11 ,10 ModĂšle -2 log-likelihood 199,27 194,74 76,21 70,32 117,97 116,15 Ï2 44,12 48,65 23,48 29,38 23,64 25,46 DegrĂ© de libertĂ© 13 14 12 13 12 13 SignificativitĂ© du modĂšle ,000 ,000 ,024 ,006 ,023 ,020 Pseudo R2 Nagelkerke ,27 ,29 ,33 ,40 ,26 ,27 n 230 230 106 106 124 124 * p < ,05; ** p < ,01Note â La variable du contexte rĂ©sidentiel a Ă©tĂ© recodĂ©e en cinq modalitĂ©s en fusionnant les catĂ©gories centre moyen et grand centre afin de permettre la convergence du modĂšle de rĂ©gression. Aucun rĂ©pondant vivant dans une grande ville n=19 nâavait en effet citĂ© son pĂšre comme partenaire de discussion voir Tableau 1, ce qui a posĂ© un problĂšme de sĂ©paration quasi complĂšte. 27Les rĂ©gressions confirment les effets observĂ©s prĂ©cĂ©demment, mais cette fois en tenant compte des variables contextuelles. Les modĂšles A montrent que le seul fait de vivre Ă plus de 20 km dâun parent ne diminue pas significativement la probabilitĂ© de citer ce parent comme une personne avec qui lâon discute de choses importantes. Les modĂšles B indiquent en revanche que cette probabilitĂ© est moindre lorsque le jeune vit Ă©loignĂ© de son parent et a un enfant. Lorsque lâinteraction avec la distance est incluse dans lâanalyse, le fait dâavoir un enfant augmente les chances de citer sa mĂšre ou son pĂšre comme confidents. En dâautres termes, les jeunes qui vivent Ă proximitĂ© dâun parent citent davantage celui-ci lorsquâils ont des enfants que lorsquâils nâen ont pas. Ces effets sont significatifs dans le cas des relations mĂšre-fille et pĂšre-fille. Dans le cas de la relation mĂšre-fils, ces effets ne sont pas significatifs au seuil de ,05 p < ,1. Ils ne sâobservent en revanche pas dans le cas de la relation pĂšre-fils. 28Ces rĂ©sultats mettent en lumiĂšre lâimportance de la proximitĂ© spatiale dans les solidaritĂ©s intergĂ©nĂ©rationnelles en prĂ©sence dâun petit-enfant. Dâautres Ă©tudes en France Bonvalet et Maison, 1999 et aux Ătats-Unis Lawton et al., 1994 avaient dĂ©jĂ montrĂ© que le lien de soutien mĂšre-fille est particuliĂšrement actif, mais aussi particuliĂšrement sensible Ă lâĂ©loignement spatial. Les auteurs avançaient que le lien mĂšre-fille repose davantage sur les contacts rĂ©guliers en face-Ă -face que dâautres liens familiaux, par la nature et la force de lâaffinitĂ© entre la mĂšre et sa fille, mais Ă©galement par lâimportance de lâentraide dans les tĂąches familiales. Nos rĂ©sultats permettent de nuancer cette thĂšse dans le contexte suisse en soulignant que câest avant tout la prĂ©sence dâun jeune enfant qui ancre localement la relation mĂšre-fille. Le lien de confidence entre la mĂšre et sa fille nâest en effet pas plus faible Ă distance quâĂ proximitĂ© lorsque la fille nâa pas dâenfant. En prĂ©sence dâun petit-enfant, en revanche, il semble que seuls les parents vivant Ă proximitĂ© de leurs filles sâimpliquent significativement dans la vie de jeune parent de ces derniĂšres et ainsi maintiennent une affinitĂ© forte avec elles. Les normes et politiques familiales en Suisse peuvent Ă©galement contribuer Ă cet effet de la distance. Dans un pays oĂč les enfants sont un bien privĂ© dont la garde est avant tout la responsabilitĂ© des parents et de la famille proche Fux, 2002, lâinvestissement rĂ©gulier que les grands-parents doivent consacrer Ă leurs petits-enfants nĂ©cessite une grande proximitĂ© spatiale. Lâeffet des contextes nationaux a dĂ©jĂ Ă©tĂ© illustrĂ© par lâenquĂȘte europĂ©enne de Hank 2007, qui a constatĂ© que la distance gĂ©ographique entre les enfants adultes et leurs parents a un plus grand impact sur la frĂ©quence des contacts dans les pays familialistes les pays du sud de lâEurope en particulier que dans les pays oĂč la garde des enfants est davantage prise en charge par lâĂ©tat pays scandinaves et France. 29Nos analyses ont Ă©galement montrĂ© quâil existe un lien important de discussion entre la jeune mĂšre et son pĂšre vivant Ă proximitĂ© sans quâil y ait forcĂ©ment un lien Ă©quivalent avec la mĂšre. Si le lien paternel repose alors trĂšs souvent sur le rĂŽle dâintermĂ©diaire de kin-keeper » de la mĂšre Lye, 1996, il semble ici que ces pĂšres incarnent des interlocuteurs privilĂ©giĂ©s pour ces jeunes femmes avec enfant. Lâimplication du grand-pĂšre pour la jeune mĂšre pourrait une nouvelle fois expliquer ce rĂ©sultat qui va dans le sens de celui de Crenner 1998, qui a constatĂ© dans le contexte français que les frĂ©quences de rencontres entre le pĂšre et ses enfants non-cohabitants Ă©taient au plus haut entre 25 et 44 ans. Le nombre limitĂ© de filles ayant citĂ© leur pĂšre doit toutefois nous inciter Ă une certaine prudence dans lâinterprĂ©tation de ces rĂ©sultats. 30En dehors de la distance gĂ©ographique, on observe trois autres effets celui du nombre de personnes citĂ©es, du sexe et du contexte rĂ©sidentiel. La probabilitĂ© de mentionner la mĂšre ou le pĂšre augmente sensiblement avec le nombre de personnes citĂ©es. Ce rĂ©sultat, dĂ©jĂ observĂ© chez Bonvalet et Maison 1999 en France, va Ă lâencontre de lâidĂ©e que si le jeune nâa quâun seul ou deux confidents, ceux-ci seraient souvent la mĂšre ou le pĂšre. Les parents ne sont dâailleurs pas nĂ©cessairement citĂ©s parmi les premiers partenaires de discussion. Parmi ceux citant la mĂšre, un tiers la cite en premiĂšre position de mĂȘme pour le pĂšre, un autre tiers, en deuxiĂšme position 43 % pour le pĂšre et enfin, un dernier tiers la cite en troisiĂšme ou quatriĂšme position 24 % pour le pĂšre. 31Les femmes citent davantage leur mĂšre que les hommes, alors que ces derniers citent davantage leur pĂšre. Il est intĂ©ressant de noter que cette affinitĂ© de genre disparaĂźt toutefois dans le cas des filles lorsque lâinteraction distance-parentalitĂ© est incluse dans lâanalyse modĂšle B, alors quâelle est renforcĂ©e dans le cas des fils. En dâautres termes, les femmes ont tendance Ă davantage citer leur mĂšre que les hommes parce quâelles vivent plus proches de leur mĂšre quand elles ont des enfants. Les hommes citent davantage leur pĂšre que les femmes, indĂ©pendamment de leur Ă©loignement spatial et de leur parentalitĂ©. 32Un dernier effet concerne le contexte rĂ©sidentiel des jeunes. Les habitants des grands centres citent moins leurs parents, alors que les habitants des petites villes et des communes pĂ©riphĂ©riques citent davantage leur pĂšre que les habitants des premiĂšres couronnes urbaines catĂ©gorie de rĂ©fĂ©rence. Deux modĂšles distincts des relations intergĂ©nĂ©rationnelles en prĂ©sence de jeunes enfants 33Nos rĂ©sultats suggĂšrent que lâĂ©loignement spatial entre les jeunes mĂšres et leurs parents participe Ă la construction de deux modĂšles familiaux distincts. Dans le premier, conforme au modĂšle de la solidaritĂ© intergĂ©nĂ©rationnelle Attias-Donfut et Segalen, 1998; Coenen-Huther et al., 1994; MoguĂ©rou et al., 2012; RĂ©gnier-Loilier et al., 2009, le petit-enfant participe Ă renforcer les liens dâentraide et dâaffinitĂ© entre les jeunes adultes et leurs parents, qui vivent Ă proximitĂ© gĂ©ographique les uns des autres. Dans certains cas, on peut supposer que les jeunes couples ou leurs parents sont restĂ©s ou ont dĂ©mĂ©nagĂ© Ă proximitĂ© de lâautre gĂ©nĂ©ration pour faciliter cette entraide Blaauboer et al., 2011; Michielin et al. 2008; Pettersson et Malmberg, 2009; Van Diepen et Mulder, 2009. Ce soutien intergĂ©nĂ©rationnel peut ĂȘtre dâautant plus important dans un contexte de biactivitĂ© des mĂ©nages, de longĂ©vitĂ© accrue des grands-parents, de diminution de la taille des familles Bengtson, 2001, mais aussi de faible intervention de lâĂ©tat dans le cadre des politiques familiales suisses Fux, 2002. Dans le second modĂšle, conforme au modĂšle parsonien de la famille nuclĂ©aire, la jeune femme et ses parents sont Ă©loignĂ©s gĂ©ographiquement les uns des autres et lâenfant participe au contraire Ă renforcer lâindĂ©pendance relationnelle et affective de la fille vis-Ă -vis de ses parents et la centration sur son nouveau mĂ©nage. Dans certains cas, on peut penser que les jeunes femmes se sont volontairement Ă©loignĂ©es de leurs parents pour gagner en indĂ©pendance vis-Ă -vis de leur milieu dâorigine. Dans dâautres situations nĂ©anmoins, la distance gĂ©ographique, induite par la poursuite des aspirations professionnelles et rĂ©sidentielles du couple, rend probablement plus difficile la participation des grands-parents maternels dans la vie de leur fille sans quâil y ait nĂ©cessairement une volontĂ© de part et dâautre de se dĂ©sinvestir de la relation. La diminution du temps disponible pour les visites aux parents Ă©loignĂ©s par la prĂ©sence du petit-enfant peut Ă©galement contribuer Ă affaiblir la relation entre le jeune et ses parents. Lâenfant renforcerait une insertion forte dans la proximitĂ© spatiale du mĂ©nage, de sorte que les solidaritĂ©s seraient moins centrĂ©es sur la parentĂ© Ă©loignĂ©e et plus sur des liens locaux et Ă©lectifs voisinage, collĂšgues, amis. Les jeunes parents pourraient soit se tourner vers des structures de garde extrafamiliale, soit diminuer leur activitĂ© professionnelle, en particulier celle de la mĂšre, afin de se consacrer aux tĂąches familiales. Certains travaux empiriques dans dâautres contextes nationaux vont davantage dans le sens de ce second modĂšle. Ă partir de larges Ă©chantillons nationaux, Grundy et Shelton 2001 en Grande-Bretagne et Lawton et al. 1994 aux Ă©tats-Unis ont observĂ© quâavoir un enfant Ă charge diminue le contact avec ses parents lorsque lâeffet de la distance est contrĂŽlĂ©. Lawton et al. 1994 ont Ă©galement montrĂ© que lâenfant nâinfluence pas significativement le fait de se sentir Ă©motionnellement proche de ses parents. En France, Bonvalet et Maison 1999 ont soulignĂ© que la proportion de personnes se sentant Ă©motionnellement proches de leurs parents diminue graduellement avec le nombre dâenfants dans le mĂ©nage effet significatif uniquement pour la mĂšre, alors que la prĂ©sence dâun enfant nâa pas dâeffet significatif sur la distance avec la parentĂ©. Le plus grand risque dâisolement social des jeunes mĂšres vivant Ă©loignĂ©es de leurs parents 34Une derniĂšre sĂ©rie de rĂ©gressions a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e afin de dĂ©terminer si les jeunes ayant des enfants et vivant loin de leurs parents compensaient lâabsence de leurs mĂšre et pĂšre au sein de leur rĂ©seau de discussion en citant dâautres confidents. Deux modĂšles de rĂ©gression linĂ©aire OLS avec le nombre de partenaires de discussion comme variable dĂ©pendante ont Ă©tĂ© testĂ©s Tableau 5 un modĂšle A avec les effets principaux et un modĂšle B ajoutant lâinteraction entre la distance gĂ©ographique et la parentalitĂ© du rĂ©pondant. La distance entre le rĂ©pondant et la mĂšre a Ă©tĂ© choisie, bien que la distance avec le pĂšre conduise Ă des rĂ©sultats similaires. Comme prĂ©cĂ©demment, les analyses ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es sur lâensemble de lâĂ©chantillon, puis sur les femmes et hommes sĂ©parĂ©ment. Les rĂ©sultats montrent que les jeunes femmes ayant des enfants et vivant Ă©loignĂ©es de leur mĂšre citent significativement moins de partenaires de discussion que les autres jeunes femmes 1,93 personne en moyenne contre 2,65. Les jeunes hommes ont au contraire tendance Ă citer davantage de partenaires de discussion lorsquâils ont un enfant et vivent Ă©loignĂ©s de leur mĂšre que les autres hommes, bien que lâeffet ne soit pas significatif 2,86 personnes en moyenne contre 2,26. On constate Ă©galement que les filles sans enfant vivant Ă plus de 20 km de leur mĂšre citent davantage de personnes avec qui elles discutent de choses importantes que celles vivant Ă proximitĂ© 2,94 personnes en moyenne contre 2,39. Tableau 5 RĂ©gressions linĂ©aires OLS du nombre de partenaires de discussion coefficients standardisĂ©s Tous Femmes Hommes A B A B A B MĂšre Ă plus de 20 km ,07 ,12 ,04 ,25* ,07 ,01 MĂšre Ă plus de 20 km Ă enfant -,13 -,43** ,16 Femmes ,09 ,09 Ăge ,00 -,01 ,01 -,03 ,03 ,04 Niveau de formation moyen rĂ©f. bas -,15* -,15* -,17 -,16 -,12 -,10 haut -,04 -,04 ,05 -,01 -,08 -,09 Enfant -,06 ,01 -,08 ,20 -,03 -,11 Revenu personnel moyen rĂ©f. bas ,07 ,06 ,01 -,03 ,14 ,12 haut ,03 ,03 ,03 ,02 ,04 ,04 Contexte rĂ©sid. com. suburbaine rĂ©f. commune pĂ©riphĂ©rique ,15 ,15 ,18 ,13 ,16 ,16 commune pĂ©riurbaine -,02 -,02 ,00 -,05 -,02 -,03 petit centre -,03 -,03 ,01 -,04 -,06 -,08 centre moyen ,02 ,02 ,02 -,02 ,05 ,04 grand centre ,12 ,12 ,14 ,18 ,11 ,12 R2 ,08 ,03 ,09 ,16 ,08 ,09 F 1,47 1,50 ,77 1,33 ,77 ,84 DegrĂ© de libertĂ© 13 14 12 13 12 13 SignificativitĂ© du modĂšle ,130 ,112 ,680 ,211 ,677 ,618 n 230 230 106 106 124 124 * p < ,05; ** p < ,01 35ĂloignĂ©es de leur milieu dâorigine, les jeunes mĂšres ne remplacent alors pas leurs parents par dâautres confidents. AncrĂ©es localement par leur implication dans la garde des enfants et les tĂąches mĂ©nagĂšres, elles dĂ©veloppent un espace relationnel gĂ©ographiquement plus restreint et ne trouvent pas ailleurs le soutien affectif quâelles trouvent habituellement dans la proximitĂ© spatiale avec leurs parents. La faible intervention de lâĂ©tat dans les politiques familiales en Suisse et les arrangements trĂšs dĂ©sĂ©quilibrĂ©s entre rĂŽle professionnel et rĂŽle familial entre les deux sexes participent trĂšs certainement Ă cet Ă©tat de fait. Environ 30 % des mĂšres ayant un enfant ĂągĂ© entre 0 et 6 ans sont en effet sans activitĂ© professionnelle OFS, 2013. Le risque dâisolement social est alors plus grand pour ces jeunes mĂšres Ă©loignĂ©es de leurs parents, de leur rĂ©seau primaire et du monde professionnel. La distance gĂ©ographique participe dĂšs lors Ă renforcer les inĂ©galitĂ©s de genre leur dĂ©sinsertion professionnelle pouvant se doubler dâune dĂ©sinsertion sociale Ă un moment critique pour ces jeunes mĂšres et leurs enfants Paugam, 1991. Conclusion 36Dans cet article, nous avons analysĂ© dans quelle mesure les jeunes adultes mentionnent moins leurs parents comme des partenaires importants de discussion lorsquâils vivent Ă©loignĂ©s dâeux. Nous avons Ă©galement Ă©tudiĂ© si cet effet de la distance Ă©tait influencĂ© par les caractĂ©ristiques socio-Ă©conomiques et rĂ©sidentielles des jeunes et de leurs parents. Nous avancions que la distance gĂ©ographique ne conduit pas Ă un affaiblissement gĂ©nĂ©ralisĂ© du lien parent-enfant, mais quâelle peut, dans certaines situations personnelles et familiales, contribuer Ă cet affaiblissement. Nos rĂ©sultats confirment cette hypothĂšse dans le cas des jeunes femmes ayant des enfants. Alors que celles-ci mentionnent davantage leur mĂšre et leur pĂšre comme confidents quand elles vivent proches dâeux, elles les mentionnent moins quand elles vivent Ă distance. On observe un effet similaire, bien que moins net, dans le cas du lien mĂšre-fils. Les jeunes mĂšres vivant Ă©loignĂ©es de leurs parents ne compensent alors pas lâabsence de leurs parents par dâautres partenaires de discussion. 37Les Ă©tudes quantitatives sâintĂ©ressant Ă lâeffet de la distance sur les liens familiaux se sont souvent centrĂ©es sur les rencontres rĂ©guliĂšres en face-Ă -face, sâattachant Ă dĂ©montrer la diminution des contacts avec lâĂ©loignement spatial cf. par ex. Greenwell et Bengtson, 1997; Grundy et Shelton, 2001; Hank, 2007; RĂ©gnier-Loilier et Vivas, 2009. La frĂ©quence de contact nâest pourtant pas une mesure suffisante pour juger de lâimportance et de la force de la relation entre le jeune adulte et ses parents. Les contacts peu frĂ©quents peuvent parfois ĂȘtre compensĂ©s par de plus longues et intenses rencontres, notamment Ă des moments particuliĂšrement difficiles ou importants pour le jeune. Nos rĂ©sultats appuient cette thĂšse. Sâil est frappant de constater que seule une minoritĂ© de jeunes fait appel prioritairement Ă ses parents lorsquâils discutent de choses importantes, ceux vivant Ă proximitĂ© ne sont pas plus nombreux Ă le faire que ceux vivant Ă©loignĂ©s. Les tĂ©lĂ©communications, mais Ă©galement les visites occasionnelles, permettent trĂšs certainement aux jeunes qui le souhaitent de conserver Ă distance cette relation de confiance quâils peuvent habituellement nouer avec leurs parents dans la proximitĂ© spatiale Mason, 2004; Urry, 2002. 38Lâexception observĂ©e dans le cas des jeunes filles ayant des enfants met toutefois en lumiĂšre lâimportance de la proximitĂ© spatiale des grands-parents dans les solidaritĂ©s intergĂ©nĂ©rationnelles en Suisse. Ces rĂ©sultats montrent plus fondamentalement que la distance gĂ©ographique participe Ă construire deux modĂšles distincts des relations intergĂ©nĂ©rationnelles. Dans le premier, le jeune enfant et la proximitĂ© spatiale des grands-parents renforcent les liens intergĂ©nĂ©rationnels. Dans le deuxiĂšme modĂšle, la parentĂ© est Ă©loignĂ©e et la mise en mĂ©nage ainsi que lâarrivĂ©e dâun enfant contribuent, au contraire, Ă renforcer lâindĂ©pendance relationnelle et affective du jeune adulte vis-Ă -vis de ses parents. 39Nos rĂ©sultats indiquent que lâeffet de la distance dĂ©pend davantage de la situation familiale du jeune parentalitĂ©, mise en couple que de son milieu social niveau de formation ou de revenu. Ceci pourrait sâexpliquer par le fait que nous nous sommes centrĂ©s sur une forme particuliĂšre dâentraide familiale qui est le lien de confidence. Il reste nĂ©anmoins Ă vĂ©rifier si des formes dâentraide matĂ©rielle, par exemple lâhĂ©bergement du jeune au domicile des parents, mais aussi les transferts Ă©conomiques, ne sont pas plus sensibles Ă la distance dans certains milieux sociaux plutĂŽt que dâautres DĂ©chaux, 2007. De nouvelles recherches sur la base de donnĂ©es longitudinales permettraient en outre dâĂ©tudier lâĂ©volution dans le temps des interactions mutuelles entre la mobilitĂ© rĂ©sidentielle des jeunes et la force du lien avec leurs parents. Enfin, des analyses portant sur lâensemble du rĂ©seau social des jeunes seraient Ă©galement essentielles Ă une meilleure comprĂ©hension des dynamiques de recomposition des liens sociaux en situation dâĂ©loignement de la famille dâorigine. Dans tous les cas, les rĂ©sultats de cette enquĂȘte doivent inciter les spĂ©cialistes de la famille et de la jeunesse Ă davantage explorer la distance et la mobilitĂ© gĂ©ographique comme des dimensions en soi des solidaritĂ©s familiales et intergĂ©nĂ©rationnelles.
Vous avez dĂ©cidĂ© de partir pour un sĂ©jour linguistique pour adulte en Angleterre ? Vous souhaitez que votre enfant fasse des progrĂšs en anglais avec un programme dâimmersion ? Si trouver des cours adaptĂ©s est assez facile grĂące aux nombreux organismes sur place et en ligne, la question de lâhĂ©bergement est de loin la question la plus Ă©pineuse. Quelle que soit votre destination, certains critĂšres sont Ă prendre en compte pour que votre sĂ©jour soit rĂ©ussi distance par rapport au lieu oĂč se dĂ©roulent les cours, qualitĂ© de lâhĂ©bergement, budget, repas inclus ou non, proximitĂ© des transports en commun. La majoritĂ© des organismes proposent 2 formules soit un hĂ©bergement dans une rĂ©sidence, soit un hĂ©bergement dans une famille dâaccueil. Si la premiĂšre solution plaĂźt aux jeunes qui se sentiront comme dans une colonie de vacances, elle nâest pas forcĂ©ment adaptĂ©e aux plus petits ou aux adultes. Un sĂ©jour en famille dâaccueil prĂ©sente ainsi beaucoup dâavantages De meilleurs progrĂšs en langues Certes, lâidĂ©e dâĂȘtre mĂ©langĂ© Ă dâautres enfants du mĂȘme Ăąge dans une rĂ©sidence ajoute un air de vacances aux sĂ©jours linguistiques. Cependant, se retrouver Ă parler français la moitiĂ© du temps nâest pas la formule la plus efficace pour progresser ! Un sĂ©jour en famille dâaccueil offre lâavantage dâune immersion totale. Votre enfant aura en effet plus dâoccasions de sâexprimer en anglais dans la vie courante et mettre en pratique ses compĂ©tences linguistiques pour essayer de se faire comprendre sur des choses assez simples. Les familles encouragent leurs hĂŽtes Ă sâexprimer sans que ces derniers aient peur de faire des erreurs. Une immersion culturelle Une immersion dans une famille dâaccueil est aussi lâoccasion de dĂ©couvrir une autre culture au quotidien. Que ce soit des spĂ©cialitĂ©s culinaires, le rythme de vie, les relations familiales, les us et coutumes du pays voici une belle occasion de vivre comme un local et dĂ©velopper ses facultĂ©s dâadaptation, quel que soit votre Ăąge. En dehors des cours, les familles organisent gĂ©nĂ©ralement les visites culturelles pour plonger leur hĂŽte dans la culture locale. Un sĂ©jour dans un environnement diffĂ©rent de son cocon habituel favorise en outre une plus grande ouverture dâesprit. Un cadre familial et chaleureux Avoir le mal du pays est tout Ă fait normal quand on part en sĂ©jour linguistique, notamment si câest pour plusieurs semaines. Une famille dâaccueil doit ĂȘtre vue comme un second foyer le temps dâun sĂ©jour. Les familles sont toujours triĂ©es sur le volet, faisant lâobjet de visites rĂ©guliĂšres de la part de lâorganisme pour vĂ©rifier quâelles offrent un hĂ©bergement confortable. MĂȘme si elles sont rĂ©munĂ©rĂ©es, les familles dâaccueil sont loin de lâimage nĂ©gative quâon peut en avoir. Plus leur hĂŽte » se sentira Ă lâaise, mieux il sera intĂ©grĂ© pour participer au dynamisme de la famille. Si possible, demandez des familles qui ont des enfants du mĂȘme Ăąge que le vĂŽtre pour quâil se sente plus Ă lâaise. Ainsi, un sĂ©jour linguistique dans une famille dâaccueil reste une expĂ©rience enrichissante Ă tous les points de vue, quel que soit votre Ăąge. Il nâest pas rare dâailleurs que de forts liens dâamitiĂ© se crĂ©ent et que les Ă©tudiants restent en contact avec leurs hĂŽtes pendant des annĂ©es. Vous avez envie de tenter lâexpĂ©rience ? Faites appel Ă EF pour trouver la famille idĂ©ale ! Auteur du blog voyage Voyageur IndĂ©pendant , Julien explore le monde depuis maintenant 10 ans aprĂšs une premiĂšre expĂ©rience en stage en Afrique du Sud. Il partage sur ce blog ses meilleurs conseils pour dĂ©couvrir notre belle planĂšte ainsi que ses meilleures dĂ©couvertes! Sa devise Le voyage est la meilleure des formations.
les avantages de vivre loin de sa famille